Le Piano Oriental

FACE A

1. Ce matin-là 02 : 30
2. Abdallah Kamanja 06 : 16
3. J’ai deux amours (Vincent Scotto) 03 : 44
4. La valse du Pierre de Rosette 02 : 19
5. Les grandes pèlerines noires 03 : 47
6. Victor Challita 03 : 00

FACE B

1. Abdallah in the sky (Stéphane Tsapis, Arthur Simonini et Abdalaah Chahine) 01 : 20
2. Comme un tarbouche sans pompon 03 : 23
3. Le Blues de l’accordeur 02 : 59
4. Des pas dans la neige 02 : 32
5. Bektob ismak ya habibi (Assy et Mansour Rahbani) 04 : 09
6. Comme un pompon sans tarbouche 01 : 47
Toutes les compositions sont de Stéphane Tsapis sauf mention contraire.

Nous sommes en 2019 après JC, tous les musiciens savent accorder leur instrument ! Tous ? Non ! Car les irréductibles pianistes résistent encore et toujours devant la difficulté d’accorder leur piano !
Un guitariste peut s’accorder assez rapidement entre deux morceaux lors d’un concert, tandis qu’un pianiste doit se résigner à donner toute sa confiance à l’accordeur qui viendra accorder le piano avant la représentation.
Abdallah Chahine était à la fois pianiste et accordeur. Et il avait un rêve : jouer les mélodies orientales qui se bousculaient dans sa tête.
Ce rêve je l’ai partagé avec lui ! Que de frustrations j’ai pu ressentir en répétitions ou lors de concerts avec des amis musiciens qui me regardaient les yeux plein d’effroi quand je me risquais à jouer avec insouciance les notes qu’ils m’interdisaient d’utiliser ! « Pour ce maqam là, n’utilise pas la tierce,
pour ce maqam ci n’utilise pas la seconde, ni la sixte ! ». Je ne pouvais me résigner à accepter ces injonctions qui réfrénaient ma liberté de jazzman ! « Comment ? Des notes interdites ? Et pourquoi pas des notes diaboliques !?
Quand pourrais-je moi aussi jouer ces belles petites notes bleues ? » J’ai un temps pensé me mettre au santour pour pouvoir avoir ce privilège…Mais à la parution du roman graphique Le piano oriental de Zeina Abirached, mon sang n’a fait qu’un tour ! Ce piano existe bel et bien !!! Et puis tout s’est accéléré !
Le spectacle créé à la ferme du buisson en 2016, la création du piano jumeau par Luc-André Deplasse en Belgique, la tournée au liban et la rencontre avec le piano d’Abdallah Chahine, l’arrière-grand père de Zeina Abirached. Cette histoire de piano bilingue m’a touché en plein cœur, je ne remercierai jamais assez Zeina d’avoir ouvert cette fenêtre qui j’en suis certain ne se refermera pas de sitôt !!!